« Mes cheveux frisés ne poussent pas ! »
On entend souvent ça par ici, avec la même phrase pour les cheveux bouclés et crépus.
La pousse est souvent liée à un souhait de longueur, que j’appellerai plutôt « rétention de longueur« . Ahhhhh, les cheveux longs !!!! Un fantasme pour certains, une envie pour d’autres et un cauchemar pour quelques irréductibles. Une chose est sûre : que l’on souhaite avoir les cheveux longs ou pas, nous voulons tous, au moins, observer nos cheveux bouclés, frisés et crépus pousser, ne serait-ce que pour se rassurer (peut-être à tort ?) sur leur bonne santé.
Oui mais voilà : on a souvent l’impression que nos cheveux ne poussent pas. Certaines personnes en sont même convaincues ! Et le fait d’avoir l’impression de ne pas voir ses cheveux pousser, ou très peu, crée souvent, en plus des théories du complot type « les cheveux crépus ne poussent pas », de la déception et du désespoir (« je n’y arriverai jamais ! »). Cela crée aussi tout simplement l’impression que ses cheveux ont un problème ou ne sont pas « normaux » (si la normalité capillaire existe), avec en toile de fond cette éternelle comparaison avec les cheveux lisses (arrêtons ça svp !).
Du coup, repassons à travers le principe de pousse, sur ce qui l’impacte et sur les paramètres sur lesquels on peut agir pour favoriser la pousse de nos cheveux bouclés, frisés et crépus.
Il est grannnnnnnnnd temps de mettre les choses au clair une bonne fois pour toute : TOUS-J’AI-BIEN-DIT-TOUS-LES-TYPES-DE-CHEVEUX-POUSSENT !!!!! Oui, tous : les cheveux raides, les cheveux lisses, les cheveux ondulés, les cheveux bouclés, les cheveux frisés, les cheveux crépus, bref TOUS LES CHEVEUX POUSSENT !!!
Les cheveux poussent par leurs racines, et non par les pointes. Ils poussent grâce aux nutriments véhiculés vers les bulbes pileux par les vaisseaux sanguins du cuir chevelu. Ces nutriments permettent la croissance et la formation du cheveu par la création de kératines et de mélanine entre autres.
Le cycle pilaire de chaque brin de cheveux se divise en 3 étapes :
- la phase Anagène
C’est la phase de pousse du cheveu. Sa durée est de 4 à 6 ans chez la femme (elle peut être plus courte chez l’homme, entre 2 à 4 ans), mais sa durée dépend de beaucoup de facteurs, et notamment de chaque individu. Elle est elle-même composée de plusieurs stades, et est caractérisée par une activité métabolique intense au niveau du bulbe pileux pour « former » le cheveu et lui permettre de croître
- la phase Catagène
C’est la phase d’arrêt de la croissance. Elle dure environ 3 semaines (durée courte). La formation de mélanine et de kératines cesse peu à peu
- la phase Télogène
C’est là que le cheveu tombe. Sa durée est de 2 à 4 mois. Comme toutes les autres phases, elle dépend de plusieurs facteurs y compris les individus et le type de cheveux. Par exemple, elle dure plus longtemps pour les cheveux très raides qui sont implantés plus profondément dans le cuir chevelu, et dure moins longtemps pour les cheveux très crépus implantés plus près de la surface du cuir chevelu. En parallèle qu’un cheveu s’apprête à tomber, un nouveau se forme. La fin du stade télogène de « l’ancien » cheveu coexiste avec le début du stade anagène du « nouveau » cheveu qui remplacera le précédent
Mais comme dit précédemment, le cycle pilaire, et donc la pousse, varie :
- en fonction du type de cheveux
La vitesse de pousse pour les cheveux bouclés, frisés et crépus est de 0.8 à 1cm/mois (contre 1 à 1.2cm/mois pour les autres types de cheveux). Elle est plus lente pour les cheveux bouclés, frisés et surtout crépus et cela est dû à la forme et à l’implantation du bulbe pileux
- en fonction des personnes
La pousse varie en fonction des personnes car elle dépend de beaucoup de facteurs, dont les facteurs génétiques, hormonaux, psychologiques. Mais aussi de l’âge (par exemple, les phases de latence entre chaque cycle du développement du cheveu durent de plus en plus longtemps avec l’âge) et de bien d’autres facteurs différents d’une personne à une autre. Pour toutes ces raisons, il vaut mieux éviter de comparer sa pousse avec celle de quelqu’un d’autre parce qu’on ne part probablement pas du même point
- en fonction de paramètres extérieurs
La pousse varie en fonction du facteur saisonnier
N’oublions pas que plus notre boucle est resserrée et moins on se rend compte de la pousse, c’est normal. Le phénomène de shrinkage (le rétrécissement de nos boucles et bouclettes) fait que visuellement on ne se rend pas bien compte de la pousse. N’hésitez pas à allonger vos cheveux avec vos mains pour mieux visualiser votre pousse.
COMMENT AGIR SUR MA POUSSE ?
Concernant les facteurs sur lesquels nous pouvons influer pour la pousse et la force de nos cheveux il y a tout d’abord notre alimentation (comme d’hab tu me diras). D’ailleurs tu trouveras sur le blog l’article « et si avoir de beaux cheveux commençait dans l’assiette ? » spécifiquement à ce sujet. Mais grosso modo voici les principes à respecter :
- Boire suffisamment d’eau
- Les vitamines du groupe B stimulent la pousse. On les trouve dans les céréales, les légumineuses, les algues, la viande, les œufs, les poissons et fruits de mer, l’ail et la levure de bière
- Le fer fortifie le follicule pileux et stimule la pousse. On le trouve dans le cacao, le chocolat noir, l’avoine, la viande rouge, les œufs, les fruits de mer, les haricots rouges, les brocolis, les lentilles, les légumineuses, le quinoa et le tofu
- Les protéines sont essentielles à la formation de la fibre capillaire pour assurer des cheveux forts et épais. On les trouve dans le poisson, la viande rouge et blanche, les œufs, les légumineuses, les céréales complètes, les produits laitiers, les légumes verts en général, les poivrons, la patate douce, les tomates, les carottes, les fraises, les framboises, la banane, la mangue et les kiwis
- La vitamine D stimule la croissance des cheveux. On la trouve dans les poissons gras (type saumon et truite) ainsi que dans les produits laitiers. Mais notre corps synthétise aussi la vitamine D grâce aux rayons ultraviolets lorsque nous nous exposons au soleil (avec modération bien sûr !), d’où l’impact de l’exposition au soleil (le facteur saisonnier) vu plus haut
- S’assurer d’avoir un apport suffisant en lipides car ils permettent de transporter les vitamines. Privilégie les bons lipides avec l’huile d’olive ou de colza, l’avocat, les poissons gras, les légumes verts et les noix
- Attention aux glucides (les sucres) ! Leur excès peut se stocker sous le cuir chevelu et cela peut être la cause de pellicules grasses
Un cuir chevelu sain favorisera une pousse saine, et comme on l’a dit plus haut, la pousse dépend de beaucoup de paramètres internes, donc évidemment bien suivre son état de santé.
Le dernier conseil, et non des moindres, est d’être régulier dans ses soins capillaires, mais aussi « d’écouter » ses cheveux et leur apporter les bons soins au bon moment. C’est un peu comme une plante, si vous l’arroser au bon moment, avec la bonne quantité d’eau, si vous la soumettez à la bonne exposition solaire, à la bonne température, au bon taux d’humidité, elle pousse naturellement très bien. Pour nos cheveux, c’est (presque) pareil !
“OK, MAIS JE FAIS TOUT BIEN, ET POURTANT MES CHEVEUX NE POUSSENT PAS”
Si la pousse est liée à ce qu’il se passe au niveau du bulbe pileux, la longueur est quant à elle plutôt liée à ce qu’il se passe au niveau des longueurs et des pointes. En effet la longueur est souvent liée à un problème de « rétention de longueur » due à de la casse. On a l’impression que nos cheveux ne poussent pas parce que, sans s’en rendre compte, on les casse autant, voire plus, qu’ils ne poussent !!
L’enjeu est de travailler sur la rétention de longueur, avec un gros focus sur l’étape du démêlage. C’est l’étape clé du soin au cours de laquelle on peut générer beaucoup de casse.
Il s’agit donc de suivre les grands classiques en évitant la création des nœuds, ne pas démêler à sec, couper ses pointes régulièrement, ne pas trop manipuler ses cheveux. Tu peux aussi faire des masques nutritifs à base de corps gras (comme le yaourt, le lait de coco, les huiles, les beurres), ou de protéines qui permettent de renforcer la structure des cheveux et ne pas avoir de pointes cassantes. N’hésite pas à lire notre article très complet sur comment se faciliter le démêlage sur le blog.
COMMENT FAIRE POUR STIMULER MA POUSSE ?
Un bon moyen de stimuler la pousse de tes cheveux est de pratiquer des massages du cuir chevelu, qui stimulent la circulation sanguine au niveau des bulbes pileux. Tu peux te masser le cuir chevelu pendant quelques minutes (5 à 10min régulièrement, ou 2min ou plus tous les jours si possible). Ce massage permet aussi, en stimulant l’activité des bulbes pileux, d’influer sur la densité de cheveux, et donc sur ton volume de cheveux.
Tu peux aussi te masser le cuir chevelu en posant ton bain d’huile avant ton shampoing par exemple. Les bains d’huile permettent de nourrir le bulbe pileux pour renforcer le cheveu en formation. Utilise des huiles végétales favorisant la pousse comme l’huile de ricin, de sapote, d’olive ou de moutarde (attention avec l’huile de moutarde, elle peut provoquer des sensations d’échauffement ou de « brûlure »…la tester d’abord sur une petite zone !)
Tu peux aussi ajouter à de l’huile végétale (juste en massage ou en bain d’huile) de l’huile essentielle favorisant la pousse comme l’huile essentielle de Bay saint-Thomas, de menthe poivrée ou de lavande. Mais ATTENTION à l’utilisation des huiles essentielles :
- Elles sont interdites aux enfants, aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux personnes épileptiques
- Toujours les tester pendant 48h dans le creux du coude avant de les utiliser pour vérifier qu’il n’y a pas de réaction
- Ne jamais utiliser d’huile essentielle pure, mais toujours la diluer dans de l’huile végétale avec un ratio MAXIMUM de 6 gouttes d’huile essentielle dans 10ml d’huile végétale !
Voilà pour un petit rappel des fondamentaux de la pousse. J’espère que tu y as trouvé des informations utiles pour mieux comprendre ce qui impacte la pousse de tes cheveux et la gérer au mieux, que tu aies un objectif de longueur ou pas d’ailleurs. Il n’y a pas de recette miracle, mais l’important est de bien comprendre et distinguer les paramètres que l’on ne maîtrise pas et qui peuvent expliquer une différence d’une personne à l’autre, des paramètres sur lesquels on peut heureusement agir. Il me tarde d’avoir tes retours sur ce sujets !
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A très vite !
Bouclément vôtre,
Christie
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