Oyez, oyez les Boucles et Bouclettes !

Nous y voilà, en plein automne, la rentrée plus que bien entamée, et à fond dans le train-train quotidien. Heureusement que cet été nous avons pu vibrer grâce à nos athlètes lors des JO de Tokyo, et notamment grâce à Maroussia Paré.

Maroussia est une jeune athlète professionnelle française, spécialiste des épreuves de sprint (200m et relai 4*100), qui a participé aux JO de Rio en 2016 et de Tokyo 2020 (cet été en 2021). Et son palmarès est déjà fourni :

  • Championne du monde de 4x200m aux championnats du monde de relais en 2019
  • Vice championne d’Europe de 4x100m aux championnats d’Europe espoirs en 2017
  • Double médaille de bronze des 200m et 4x100m aux championnats d’Europe juniors en 2015

Mais ce n’est pas tout ! Maroussia est aussi psychologue consultante en bien-être psychologique et santé mentale. Elle propose des coachings individuels et de groupe, pour entrepreneurs et sportifs, et a aussi créé le blog Sport et Psycho qui allie ses 2 passions.

BONJOUR MAROUSSIA, RACONTEZ-NOUS VOTRE PARCOURS, VOTRE HISTOIRE

Je me suis inscrite en club d’athlétisme à 15 ans, en me spécialisant directement dans les épreuves de sprint. Et ça a pris énormément d’ampleur. Quand j’ai commencé, je n’avais pas du tout prévu de faire carrière. Au contraire je ne voulais en faire que le mercredi après-midi, mais j’ai eu des résultats et des sélections tout de suite.

Quand je suis arrivée à la fac, j’ai continué ma carrière, mais c’était assez challengeant de faire des études supérieures et du sport de haut niveau. Même si je savais depuis la 4ème que je voulais faire psychologue, j’ai dû développer de nouvelles ressources et faire preuve de rigueur. D’ailleurs le fait d’être sportive de haut niveau m’a beaucoup aidé pour la fac sinon ça aurait été très dur de combiner les deux.
En sortant de la fac, tout en me demandant où je voulais travailler, j’ai commencé à poster des vidéos sur mon compte instagram d’athlétisme où j’expliquais tout un tas de notions liées aux sportifs comme le stress, l’estime de soi, les blessures, etc…Puis une athlète m’a conseillé de faire des conférences, même pour les entreprises. J’en ai parlé à mon entraîneur qui m’a encouragé à me lancer, et j’ai créé le blog Sport et Psycho.

Ce sont mes connaissances de psychologue qui viennent illustrer les expériences que j’ai pu vivre et que je vis encore en tant que sportive. Et comme ce sont des thèmes qui ne se retrouvent pas uniquement chez les sportifs (la gestion du stress, la gestion des émotions, la motivation, etc…), ça me permet de créer du lien. Et ça permet aussi aux personnes de piocher dans ce qui fait sens pour elles dans mon récit, pour les adapter à leurs propres situations.
En fait j’ai créé le blog très rapidement parce que quand j’ai une idée il faut que ça s’enchaîne très vite ! Donc je me suis lancée dans l’entrepreneuriat sans vraiment savoir ce que c’était, et j’apprends encore.

COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUS VOTRE HISTOIRE AVEC VOS CHEVEUX BOUCLÉS ?

Oula, ça a été terrible !
<Quand j’étais petite, mes cheveux étaient tellement beaux, j’avais de belles boucles, parfois un bel afro, j’avais toujours de belles coiffures. A l’adolescence et en grandissant, je n’aimais pas mes cheveux, et contre l’avis général de ma famille, je suis allée au supermarché du coin pour acheter le défrisage Dark & Lovely en me disant « super, je vais avoir les mêmes cheveux que la fille sur le paquet ! ».

J’ai appliqué le produit et mes cheveux sont devenus tout de suite très secs : en fait je les ai complètement cramés. J’ai essayé de rattraper le coût en appliquant des produits pour cheveux défrisés, mais qui étaient toxiques, donc le combo était terrible !

J’ai continué à les lisser tout en me disant « mais qu’est-ce que j’ai fait ! » quand je voyais des personnes noires avec de beaux cheveux. Et au bout de 2 ans, j’ai décidé de laisser mes cheveux tranquille. Je les ai coupés parce qu’ils étaient dans un piteux état. Mes copines de l’époque me disaient même que j’avais des queues de rat tellement ils étaient abîmés et secs. J’ai appliqué des produits qui étaient plus adaptés, mais tout en ne faisant plus grand chose à mes cheveux.

Et surtout j’ai accepté le fait que mes cheveux étaient beaux, et que pour qu’ils le soient encore plus, il fallait que je les entretienne, ce qui était mon gros souci parce que je suis un peu fainéante côté capillaire. C’est pour ça que je voulais les lisser d‘ailleurs, par facilité et pour que ce soit plus simple, en plus du fait que je trouvais ça beau. Mais en les entretenant et en les laissant tranquille, l’aspect de mes cheveux va beaucoup mieux, mais que depuis 2 ou 3 ans. Ça a duré assez longtemps quand même.

Maintenant le dilemme, et les remarques que l’ont me fait, c’est que j’ai de beaux cheveux, mais que je suis coiffée sans être coiffée. Je ne fais pas de coiffures ultra élaborées, c’est trop de temps et de travail pour moi. Donc c’est vraiment ça mon souci : l’entretien de mes cheveux pour les rendre encore plus beaux qu’ils ne le sont déjà.

Pour résumer, ça a vraiment été les montagnes russes !

COMMENT PRENEZ-VOUS SOIN DE VOS CHEVEUX BOUCLÉS ? RACONTEZ-NOUS VOTRE ROUTINE CAPILLAIRE

Je ne les lave pas trop souvent, ce qui de toute façon n’est pas conseillé. J’essaie de les lâcher au maximum, vu qu’avec le sport ils sont tout le temps attachés et que ça casse mes boucles. En fait je les laisse vivre, je fais le minimum pour qu’ils soient en bonne santé, et pour éviter qu’ils ne s’emmêlent trop, surtout à l’arrière de ma tête.

ON SAIT QUE LES COMPLEXES CAPILLAIRES PEUVENT ÊTRE TRÈS PROFONDS ET IMPACTER FORTEMENT SON AMOUR PROPRE. COMMENT FONCTIONNE L’ESTIME DE SOI, OU PLUTÔT LA MANQUE D’ESTIME DE SOI ? QUELS SONT LES MÉCANISMES EN JEU ?

L’estime de soi est vraiment la base de notre fonctionnement, c’est le socle de notre confiance en soi et de notre affirmation de soi.

Quand on est enfant, l’estime de soi va se construire avec les interactions que l’on a avec les personnes proches, que l’on appelle les « care giver », donc les personnes qui nous donnent les soins affectifs et physiologiques dont on a besoin en tant qu’enfant. Et ça se joue surtout au niveau des retours que l’on va recevoir. Si par exemple je montre un dessin à papa ou un collier de pâte à maman : comment ça va être perçu ? qu’est-ce qu’on va me répondre ? Tout cela va alimenter notre estime de soi.

Si notre estime de soi est fragile, on peut par exemple avoir du mal à planifier des projets qui sont à la hauteur de nos capacités réelles, et non pas celles que l’on s’imagine généralement plus basses. L’estime de soi va être aussi la source de notre motivation, de comment on va interagir avec les autres, et de l’affirmation de soi c’est-à-dire :

  • comment on va exprimer nos émotions ?
  • comment on va exprimer nos opinions ?
  • est-ce que l’on subit ses relations ?
  • est-ce qu’au lieu de subir et d’être très passif, on va être en colère, parler fort et se révolter ?

Dans les ingrédients de l’estime de soi, il y a l’image de ce que l’on aimerait être et l’image de ce que l’on est, et la différence entre les deux est une interprétation. Par exemple si j’aimerais être astronaute, et que j’interprète le gap entre ma situation actuelle et ma situation rêvée comme « j’ai loupé ma vie, je suis une ratée », mon estime de soi est plombée. Alors que si je me dis « il y a des solutions pour que je puisse atteindre mon soi idéal », je vais être dans une estime de soi plus adaptée qui va me permettre d’agir.

L’estime de soi est sur un continum :

  • d’un côté on a l’estime de soi très très basse : on ne s’aime pas, on ne s’aime pas physiquement, on n’aime pas comment on interagit, on ne connaît pas sa propre valeur, on pense que l’on ne mérite pas l’attention des autres
  • de l’autre côté on a une estime de soi exagérée : certains cas de narcissisme

L’objectif n’est pas du tout d’avoir une estime de soi gonflée à bloc, mais plutôt d’avoir un juste milieu et de se dire « ok j’ai ces qualités là, j’ai ces points là à travailler et voilà ce que je peux mettre en place ». Mais c’est aussi de savoir que l’on a de belles choses à offrir, que l’on est une belle personne avec plein de qualité, que l’on est capable de faire plein de choses et d’avancer, de se lancer dans des projets, et que l’on peut réussir dans ce que l’on veut.

Donc l’estime de soi ne se réduit pas qu’au physique. Avoir une bonne estime de soi c’est aussi savoir dire non, savoir se faire respecter, savoir s’engager dans des relations amoureuses saines et non toxiques. C’est très important. Et il ne faut pas oublier que l’estime de soi s’alimente tout le temps, si on change d’environnement notre estime de soi peut s’élever ou s’abaisser. C’est vraiment malléable, ce qui est positif parce que ce n’est pas gravé dans la roche pour toujours, ça se travaille.

Pour les cas où il y a vraiment un problème profond, ça demande de travailler sur soi, de comprendre ce qui nous a manqué pendant l’enfance et ce dont on a besoin pour la suite.

DE QUELLES MÉTHODOLOGIES / RESSOURCES / TECHNIQUES UTILISÉES PAR LES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU PEUT-ON S’INSPIRER POUR TRAVAILLER SUR SON ESTIME DE SOI ?

Un psychologue expliquait que c’est une très mauvaise idée de ne s’engager que dans un seul domaine ou une seule chose, et d’y consacrer toute son énergie. Quand notre cerveau va analyser la situation et qu’il va évaluer ce qu’il s’est passé, il va se dire « je n’ai qu’un seul domaine à analyser » (par exemple le sport ou la peinture, etc…). Du coup quand ça se passe mal, il va se dire « tout se passe mal, donc tu es nul·le ». Donc c’est important d’avoir conscience que l’on n’est pas qu’athlète, qu’entrepreneur, que maman, etc…, on a aussi d’autres rôles.

L’entourage est aussi très important. Il ne faut pas oublier que notre cerveau ne nous emmène que dans des situations qu’il connaît, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Donc si on a développé un schéma qui nous dit que les autres vont partir et nous abandonner, notre cerveau va nous amener vers des situations où les personnes sont instables ou les relations ne sont pas bonnes.

Du coup ce psychologue indiquait que si dans son entourage, on se rend compte qu’il y a des personnes avec qui la qualité de la relation change en fonction de sa performance, il faut fuir. Ces personnes ne sont pas là pour nous, mais pour nos titres et pour les intérêts qu’ils ont à être avec nous.

Le 3ème point c’est la comparaison. En général on fait des comparaisons ascendantes, donc on se compare avec des personnes « au dessus ». Ce n’est pas forcément mauvais quand il s’agit de s’inspirer, mais il ne faut pas comparer son chapitre 1 au chapitre 30 d’une autre personne.

QUELS SONT VOS PROJETS À VENIR ? SUR QUOI ALLONS-NOUS POUVOIR VOUS SUIVRE ?

Je reprends les entraînements dès Octobre puisque la saison athlétique commencera en Janvier 2022. L’été prochain auront lieu les championnats du monde à Eugene dans l’Oregon aux États-Unis et les championnats d’Europe à Munich.

Et sur le plan de l’entrepreneuriat et de la psychologie, je vais lancer dans l’année une formation dédiée aux entrepreneurs ou aux personnes qui travaillent en équipe, c’est encore à définir, pour que les personnes qui font partie de ce groupe se sentent bien et surtout en capacité d’exprimer leur potentiel et toutes leurs qualités. L’objectif est vraiment de créer un environnement de bien-être bienveillant pour remettre l’humain au centre de l’organisation.

Un grand merci Maroussia pour cette interview !

Tu peux retrouver tous les conseils de Maroussia sur son blog Sport et Psycho et sur le compte instagram @sportetpsycho.

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A très vite !

Bouclément vôtre,

Christie